Le Monsieur RSE dans notre région, c'est lui !
- 26 octobre 2010
- Jamil Zéribi
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L’entreprise peut-elle produire durablement des richesses en étant déconnectée des réalités sociales et de l’intérêt général ? De plus en plus de voix s’élèvent en France et dans le monde pour construire un nouveau modèle de développement. Nous avons rencontré l’un des pionniers de cette dynamique dans notre région. De plus en plus sollicité par les entreprises, y compris à l’échelle nationale, il a accepté de répondre à nos questions.
Le BDA : Philippe Girard, vous êtes l’un des principaux spécialistes de la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) dans notre région, pouvez-vous en quelques mots nous présenter votre parcours ?
Après avoir fait des études de commerce International, fait mon service militaire ville à la Protection judicaire des Jeunes, été comédien et directeur d’une troupe de théâtre durant 3 ans (produite par Philippe Caubère), directeur du développement et de la communication de Sud Infos (agence de presse), président de la Jeune Chambre Economique de Marseille et Vice président de la Jeune Chambre Economique Française, créateur de mon entreprise pour devenir animateur débats, formateur, et consultant, j’ai crée les trophées, le forum, le site et la newsletter RSE PACA.
Cette idée des trophées RSE n’est donc que la somme de toutes ces expériences très variées et des valeurs qui m’ont imprégné surtout durant 9 ans à la JCE (mouvement apolitique) et qui a pour crédo « l’homme est la plus précieuse des richesses » et que « l’impossible est possible».
Le BDA : Les trophées, le forum et la plateforme web RSE PACA, en quoi consiste cette dynamique ?
PG : Créer une parenthèse, surtout dans les temps qui courent, qui montre que patrons et syndicats savent travailler ensemble pour le bien être de leurs employés, de l’environnement et de notre société. C’est le seul évènement en France qui réunit des syndicats salariés (FO-CFDT-CFE-CGC-CFTC) et syndicats patronaux (Medef, CGPME) dans un même jury pour récompenser des entreprises d’au moins 5 salariés qui ont la meilleure politique sociale, environnementale et sociétale et qui travaillent en collaboration avec ses parties prenantes (consommateurs, actionnaires, clients, fournisseurs, collectivités etc..). Nous voulons « citer » les bonnes pratiques pour « inciter » les autres entreprises à suivre le même chemin
Le BDA : Les chefs d’entreprises de notre région sont-ils impliqués dans cette démarche et ont-ils conscience des enjeux qui en découlent ?
PG : Nous sommes passés au « pourquoi faire de la RSE ?» au « comment en faire ? ». L’enjeu devient de plus en plus important surtout quand la majorité des entreprises du CAC40 en ont fait un axe prioritaire dans leur stratégie d’entreprise. On sent un mouvement qui se développe mais il est insuffisant alors que l’enjeu est fondamental pour nos PME et TPE.
Elles sont souvent les fournisseurs des grandes entreprises qui demandent toujours plus de normes, de labels pour rassurer ses parties prenantes, ensuite dans quelques années la pyramide des âges va s’inverser et les grandes entreprises auront besoin de compétences, d’expertises qui seront rares et qu’elles préféreront puiser dans les ressources humaines des petites entreprises.
Si celles-ci n’ont pas une cohésion suffisamment forte et une vision partagée par les plus grand nombre, elles risquent de se retrouver avec des sérieux problèmes de turn over. Enfin le contexte de grève montre aussi la fameuse fracture sociale qui si elle se renforce parce que des jeunes, des femmes, des seniors ne sont pas assez pris en compte peuvent créer des conflits qui à terme nuiront gravement au développement de leur entreprise.
Faire de la RSE n’est pas un acte philanthropique mais un acte rentable pour tous. Les grèves à répétition montrent bien que le dialogue social et la prise en considération de chacun sont très importants.
Le BDA : Concrètement, je suis entrepreneur et souhaite mener une politique de RSE au sein de mon entreprise, que dois-je faire en priorité ?
PG : Je dois me demander dans quel monde je souhaite vivre et quel monde je souhaite léguer à mes enfants ? Parce qu’en temps que chef d’entreprise j’ai les moyens de pouvoir agir sur les hommes, l’environnement et mon territoire. Ensuite je me forme pour comprendre les enjeux de la RSE pour mon entreprise. Je m’évalue grâce entre autre au questionnaire RSE PACA (www.rsepaca.com) qui est gratuit et vous permet de faire une photographie de votre politique RSE.
Enfin vous vous demandez quels sont les enjeux majeurs, les points les plus importants qui permettent la pérennité de votre entreprise ? Et vous agissez particulièrement sur ceux-ci sachant que la RSE c’est une politique qui permet l’anticipation des risques de gouvernance, sociaux, environnementaux, et sociétaux et qu’elle est avant tout transversale.
Le BDA : L’année dernière a eu lieu à Avignon en partenariat avec la CCI, la 1ère édition des trophées RSE de Vaucluse. En 2011, notre département accueillera-t-il encore cette opération ?
PG : Bien sur, l’année dernière grâce à la Chambre de Commerce et d’Industrie du Vaucluse, les réseaux économiques du Vaucluse (CJD, ANDRH, FEMME 3000, IMS) nous avons crée un élan qui a entraîné le dépôt de nombreuses candidatures parmi lesquelles 2 lauréats ( Eol RES, et Bleu Vert). Il va falloir confirmer cet élan et continuer de montrer que le territoire du Vaucluse et ses entreprises s’inscrit dans ces enjeux majeurs pour la pérennité de leur entreprise.
Il va sans dire que pour développer ses trophées RSE sur le Vaucluse, nous avons besoin d’autres partenaires institutionnels ou privés… Enfin, je rappelle que participer aux Trophées de son département vous donne une chance pour être récompensée lors de la soirée de remise des trophées régionaux qui se déroulera le 31 mars 2011 et faire ainsi briller les couleurs de son département comme l’ont fait auparavant Milles SA, Roux et dernièrement Bleu Vert…..