La manifestation des Gilets Jaunes a rassemblé 4000 personnes à Avignon
Après trois semaines de mobilisations des Gilets Jaunes particulièrement suivies dans le Vaucluse, la manifestation d’hier à Avignon a été un succès avant de s’achever par des débordements scandaleux de casseurs. Les nombreuses dégradations qui ont eu lieu hier à Avignon mais également dans beaucoup de villes de France ne servent aucunement le mouvement des Gilets Jaunes.
Après avoir organisé des barrages filtrants sur les principaux ronds-points du Grand Avignon et du Vaucluse pour se faire entendre, c’est une marée humaine composée de 4000 personnes qui se sont données rendez-vous hier après midi devant la préfecture de Vaucluse et sur la place de l’horloge pour dénoncer la vie chère et les fins de mois difficiles.
« STOP », ce n’est plus possible de vivre ainsi
Même si des tentatives de récupération politique ont lieu, ce mouvement par son ampleur et par son caractère protéiforme est totalement inédit en France. Du Cantal à l’Aquitaine en passant par Paris, Avignon ou Lille, des anonymes se sont levés et ont dit « STOP », ce n’est plus possible de vivre ainsi ».
Malgré leurs efforts, leur emploi ou leur petite retraite, les Français ont de plus en plus de difficultés pour finir les mois alors que dans le même temps, l’état réduit la fiscalité des très riches, certains géants de l’économie mondiale ne payent quasiment pas d’impôts en France, 80 milliards d’Euros par an disparaissent dans les paradis fiscaux et le train de vie de l’état faiblit peu ou pas du tout.
Un Président de la République, parfois condescendant
Après des années de silence et d’inquiétudes, la souffrance sociale a laissé place à la colère. Une colère que certains corps intermédiaires ont attendu depuis longtemps après les multiples réformes qui ont sapé depuis 30 ans le pouvoir d’achat, les services publics, la justice sociale et fiscale.
Face à cette colère, le Président de la République, parfois condescendant dans ses attitudes et propos, reste figé sur son agenda idéologique et malgré ses incessants appels au dialogue, aucun geste significatif n’est fait pour répondre aux revendications des Gilets Jaunes.
Bien qu’il ait donné lieu à de nombreux actes inacceptables, circonscrire ce mouvement à la seule manipulation de l’extrême droite ou de l’extrême gauche est une ficelle un peu grosse pour discréditer cette mobilisation. D’un autre côté, se draper de soudaines et radicales convictions écologistes pour justifier une augmentation exponentielle de la fiscalité sur les carburants, voilà une autre ficelle qu’il est bien difficile à accepter.
La répartition des richesses, une question centrale
En réalité, en France comme ailleurs, les mobilisations sociales posent une question centrale, c’est la question de la répartition équitable des richesses créées et de la pertinence des arbitrages politiques sur ce sujet, justes ou injustes. Les réponses structurelles, fiscales et opérationnelles face aux enjeux écologiques doivent intégrer ce préalable pour être partagées.
C’est à cette question que le Président de la République doit répondre mais au delà, que notre siècle devra répondre …
