Technopôle Pégase : Safe dévoile les dernières technologies des drones professionnels

Version 2Après des débuts timides, le marché des drones devrait enfin prendre son envol grâce aux usages professionnels, selon une étude que vient de publier le cabinet Oliver Wyman. La nouvelle tombe à pic pour le Cluster Safe.

Ce dernier organise mardi 10 mars, une journée « Sécurité et sûreté des industries et milieux à risques » au Technopôle Pégase d’Avignon. Destinée justement à faire le point des avancées du secteur.

Baptisé Safe – pour Security and Aerospace actors for the Future of Earth, ce nouveau Cluster est né de la fusion officialisée en décembre dernier du Pôle Pégase basé à Avignon (300 adhérents) et du Pôle Risques (260 adhérents). Soit 600 entreprises de la sécurité des infrastructures, de la surveillance environnementale, des risques industriels ou encore de la surveillance des frontières.

Un marché qui se développe

Dans l’hexagone, le marché des drones civils pourrait être multiplié par 4, soit 652 millions d’euros en 2025, contre 155 millions d’euros en 2015. Cette croissance s’explique par le fort développement dans le secteur professionnel. « Le segment des loisirs va arriver à maturité d’ici deux ans car de nombreux foyers auront fait l’acquisition de drones, assure Guillaume Thibault. L’associé Industrie chez Oliver Wyman indique dans le magazine Usines Nouvelles, que les usages professionnels « vont être portés par la digitalisation des process ».

D’ici 10 ans, le marché des engins professionnels pourrait exploser en passant de 65 millions d’euros à 461 millions d’euros. Mais actuellement, en raison d’un problème de coûts, les drones ne sont pas prêts à détrôner les hélicoptères, satellites et autres petits avions de surveillance.

En agriculture de précision, il n’y a pas photo : la surveillance satellitaire revient à 7 euros l’hectare, contre 15 euros pour un drone. Cependant, dans les prochaines années, l’évolution des réglementations, la baisse des prix des composants et l’amélioration des logiciels de diagnostics, devraient changer la donne.

L’avenir existe déjà

Au-delà des grandes tendances dévoilées dans l’étude du cabinet Wyman, le Safe démontrera le 10 mars prochain que l’avenir existe déjà. Lors de la journée « Sécurité et sûreté des industries et milieux à risques », les responsables du Cluster dévoileront les technologies qui ont fait l’actualité durant ces derniers mois.

Des centrales nucléaires, des sites militaires ou encore le palais de l’Elysée ont été survolés par de petits engins difficiles à bloquer. Comment les contrer ? Primé en mars 2015 par l’agence nationale de la recherche, « Boreades », est développé par CS Systèmes d’information et deux PME. Il regroupe un système enregistrant la signature thermique du drone malveillant, le recueil de son image grâce à un réseau de caméras au sol, un leurre des repères GPS de l’appareil, et une neutralisation de la télécommande de l’opérateur.

Pilotée par un ancien commandant d’un centre de formation aux drones de l’Armée de terre, Azur Drones s’est spécialisée dans la thermographie infrarouge et les relevés topographiques. La caméra embarquée du « Techno Drone » détecte des défauts d’isolation, des ponts thermiques, des fuites d’énergie. Elle localise également des anomalies (type surchauffe) sur des installations électriques. La startup travaille ainsi pour GRDF, EDF, la SNCF. Une autre application concerne aussi l’inspection des parcs photovoltaïques et des fermes solaires.

Dernier invité de cette revue d’actualité, les drones du provencal Novadem. LPS (local positioning system) : telle est la technologie conçue par cette société pour l’inspection automatisée d’ouvrages (viaducs, tunnels, éoliennes…) par drone quand la communication GPS est altérée. La PME d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) fournit les sociétés Spie Batignolles Technologies, Egis et Setec Diades.

A l’évidence, pour Safe Cluster, le marché des drones professionnels commence à quitter le tarmac et s’apprête à décoller.

                                                                                       Mathieu Gentile

Légende Photo : La technologie LPS de Novadem (Local Positioning System) va pour la première fois permettre de réaliser des inspections d’ouvrages totalement automatisées. (Photo D.R)

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