Crédit Photo : Facebook – Olivier Galzi
C’est l’une des questions qui s’imposent dans le débat politique avignonnais. En quelques mois, Olivier Galzi, ancien journaliste télé passé par France 2 et les chaînes d’info, est devenu l’un des principaux protagonistes des municipales. Officiellement « sans étiquette », il s’inscrit pourtant clairement dans une dynamique de droite, soutenu par des figures et des réseaux bien identifiés.
Dès l’été, son nom a commencé à circuler. Début septembre, il se positionne et teste sa candidature avec l’aide de La Provence qui lui offre sa Une et un interview d’une page. Le plan de com est lancé !
Un soutien soudain de Renaud Muselier
Début octobre, il officialise sa candidature. Très vite, le président « macroniste » de la Région Sud, Renaud Muselier, lui apporte un soutien politique clair, saluant publiquement sa démarche et la nécessité de « regarder avec grande attention » cette candidature. Pour certains observateurs, ce ralliement soudain ressemble à un geste stratégique : l’hypothèse circule qu’Olivier Galzi pourrait être le candidat idéal de Renaud Muselier pour contrer l’émergence de l’ambitieux Julien Aubert (LR) à Avignon.
Sur le plan local, plusieurs signaux politiques forts ont accompagné son arrivée. Très tôt, il a été reçu au Département de Vaucluse par sa présidente, Dominique Santoni (ex LR), elle-même membre du bureau politique du parti 100% régional Cap sur l’Avenir, de Renaud Muselier. Officiellement, il ne s’agissait pas d’un soutien, mais cette rencontre, photo à l’appui, reste un geste politique significatif, qui a contribué à le légitimer dans le paysage avignonnais.
Un candidat « sans étiquette » qui penche à droite
L’installation d’Olivier Galzi dans la course aux municipales s’accompagne aussi de signaux politiques tout aussi marquants. Parmi ses premiers appuis figurent d’anciens proches de Marie-Josée Roig, l’ancienne maire UMP d’Avignon. Son directeur de campagne n’est autre que Romain Lautier, ex-chef de cabinet et collaborateur parlementaire de cette dernière. Ce n’est donc pas un hasard si plusieurs anciens soutiens du « roigisme » se retrouvent aujourd’hui autour de lui, apportant une structure et une connaissance du terrain que son arrivée récente en politique locale ne lui donnait pas naturellement.
Car c’est un point essentiel de sa trajectoire : Olivier Galzi est bien un Avignonnais, mais son amour soudain, enflammé et très déclaratif pour la vie publique avignonnaise reste récent. Il n’était jusqu’ici jamais apparu dans les combats politiques locaux, ni dans les cercles décisionnels de la ville. C’est seulement depuis quelques semaines que son discours s’ancre dans le territoire, avec un enthousiasme qui suscite parfois autant de curiosité que de scepticisme.
Candidat pour devenir Président de Public Sénat
Le calendrier personnel d’Olivier Galzi renforce les interrogations. Avant de se lancer à Avignon, il avait présenté sa candidature à la présidence de la chaîne parlementaire Public Sénat. Il s’était engagé dans ce processus, avait été auditionné en janvier 2025 et présenté un projet ambitieux, avant d’échouer à décrocher le poste. Ce n’est qu’après cette séquence qu’il se tourne vers Avignon et endosse le costume de candidat aux municipales. Beaucoup y voient un enchaînement qui interroge sur la nature réelle de son engagement : choix de cœur pour une ville, ou rebond professionnel et politique après une opportunité manquée à Paris ?
Une autre question, plus simple mais tout aussi centrale, reste sans réponse claire : que fera-t-il s’il n’est pas élu maire ? À ce jour, aucune garantie explicite n’a été donnée sur sa volonté de siéger dans l’opposition pendant tout le mandat en cas de défaite. S’engage-t-il à rester au conseil municipal, à travailler dans la durée sur les dossiers avignonnais, ou Avignon risque-t-elle de n’être qu’une étape parmi d’autres dans un parcours déjà très mobile entre médias, opportunités nationales et désormais politique locale ?
Prêt à s’inscrire dans le temps long de la vie municipale ?
Au final, derrière le récit d’un « nouveau visage » attaché au « bon sens » qui viendrait bousculer le paysage politique qui en manque, une vraie question est posée aux Avignonnais : ont-ils face à eux un candidat prêt à s’inscrire dans le temps long de la vie municipale, y compris dans l’opposition, ou un professionnel de l’image et des opportunités, pour qui Avignon serait surtout un chapitre de plus dans une carrière déjà bien remplie ?
À chacun, désormais, de décrypter les signaux, d’écouter ses engagements… et de se forger sa propre opinion.
Jamil Zéribi
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