La réforme de l’assurance-chômage : Asphyxie ou oxygénation ?

Dans un climat social en perpétuels refroidissements, ce 1er novembre s’est annoncé plus ou moins chaud. Les principes de l’assurance-chômage ont sensiblement évolué, en un jour traditionnellement … chômé.

Les principales mesures

Durée minimale de travail

Jusqu’à présent, pour être éligible à des indemnités de chômage, il fallait avoir travaillé 4 mois sur les 28 derniers mois. Dorénavant, la période est fixée à 6 mois sur les 24 derniers mois. En contrepartie, la durée minimale d’indemnisation passe de quatre à six mois.

Rechargement des droits

Le seuil minimum d’1 mois en vigueur à ce jour, sera porté à 6 mois.

Réduction de l’indemnité en fonction des revenus


Les salaires supérieurs à 4 500 € bruts par mois subiront une réduction de leur indemnité de 30 % à partir du 7e mois avec un plancher fixé à 2 261 € nets par mois.

Démission


Les salariés ayant au moins 5 ans d’ancienneté dans leur entreprise pourront bénéficier de l’assurance chômage. Ils devront justifier d’un nouveau projet professionnel et le présenter devant une commission.

Indépendants


Ils pourront toucher, sous certaines conditions (notamment des revenus antérieurs d’au moins 10 000 € par an sur les deux années précédentes), une indemnisation de 800 € par mois pendant 6 mois.

Dégradation importante de la situation

Bien entendu, en fonction des sensibilités, ce tournant est présenté sous des angles différents voire diamétralement opposés. Quoi qu’il en soit, chacun s’accorde à dire que cette réforme va fortement impacter la moitié des demandeurs d’emploi, tous âges et toutes situations confondus.

Afin de bien illustrer cette dichotomie, les cas des générations qui entrent sur le marché de l’emploi et celles qui s’y retrouvent, sont très révélateurs.

Pour l’Unedic, les premiers cités, parmi lesquels on trouve nombre de « permittents », un tiers d’entre-eux vont voir la précarité de leur situation se développer en passant de 905 euros d’allocation mensuelle à 708 euros. Pour un demandeur d’emploi sur dix, l’allocation diminuera de 897 à 679 euros. 7 % des chômeurs perdront la moitié de leurs droits au chômage et vont tomber à 431 euros par mois au lieu de 868 euros.

Au total, 50% des demandeurs d’emploi sont indemnisés. Parmi les 3 millions indemnisés, 1,3 million verront leurs indemnités baisser dans l’année 2020. Un durcissement sans précédent.

Dans le même temps, les seconds, salariés démissionnaires et indépendants découvrent une sortie de secours impensable depuis des lustres. Jusqu’à la création de la rupture conventionnelle, le mot « démission » était synonyme de « zéro indemnisation ». Idem pour l’univers on ne peut plus incertain des « Indépendants » (800 euros pendant six mois, à condition d’avoir engendré un revenu de 10 000 euros brut dans les deux ans précédant la liquidation judiciaire).

Les principes de cette nouvelle législation, oscillent entre les inégalités avérées, les abus suspectés, les situations inexpliquées et les économies escomptées.

Photo d’illustration AFP

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