Souad Zitouni : « Mes deux priorités sont l’éducation et la sécurité »

Nous avons rencontré Souad Zitouni, la nouvelle députée LREM de la 1ère circonscription de Vaucluse, pour une interview fleuve. Elle nous présente ici son parcours, son analyse de la situation politique, ses priorités d’action et sa méthode.

Souad Zitouni, pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Souad Zitouni, je suis mariée, j’ai 3 enfants. J’ai grandi dans les quartiers Nord de Marseille avant de m’installer dans le département de Vaucluse en 2003. Issue d’une famille très modeste, mes parents m’ont élevée dans les valeurs de respect, de travail et de générosité. Comme cela peut arriver à chacun de nous, durant ma jeunesse, j’ai fait face à des situations d’injustice qui ont façonné en moi ce goût pour l’engagement et l’intérêt public.

Après des études de droit, j’ai réussi le concours d’avocat. J’exerce mon métier depuis 16 ans en droit de la famille, civil et pénal.

Mon entrée en politique s’est faite en 2007 aux municipales au Pontet sur une liste d’alliance avec le PS et la gauche. J’étais alors encartée au Modem.

Ensuite est arrivée la campagne des présidentielles d’Emmanuel Macron. Avec les militants de LREM, nous avons arpenté le département pour défendre cette nouvelle façon de faire de la politique et pour faire élire le Président de la République. Ensuite, j’ai accepté la proposition de Jean-François Cesarini de me confier le poste de députée suppléante aux législatives de 2017.

Notre pays est formidable car ses valeurs républicaines et ses services publics permettent à chacun de ses enfants de s’élever et d’échapper à sa condition sociale. Je suis le produit de cette magnifique ambition républicaine.

« Il nous faut travailler en collaboration,

construire cette union sacrée »

Quelle est votre analyse de la situation au niveau national ?

Le contexte national est marqué par une crise sanitaire qui est loin d’être terminée. Pour soutenir l’économie, les territoires et éviter une deuxième vague, le gouvernement a mis en place un plan de relance ambitieux. Le Président de la République et son gouvernement ont tiré les conséquences de leurs erreurs. C’est une des raisons du remaniement et la nomination du Premier Ministre Jean Castex est un marqueur de cette volonté de se rapprocher des territoires, même si Edouard Philippe a fait un travail exceptionnel.

L’avenir est incertain, on ne connaît pas encore les conséquences de cette crise sur l’économie mais aussi sur l’évolution de la pauvreté dans notre pays. Je pense évidemment aux personnes qui sont décédées et à leur famille, aux enfants qui ont été mis de côté pendant la crise du Covid-19, aux personnes âgées. L’état, le gouvernement, les parlementaires et les élus doivent rester vigilants afin de répondre aux attentes du terrain. Il n’est pas possible de tout gérer au niveau national, les territoires ont un rôle majeur à jouer. Il nous faut travailler en collaboration, construire cette union sacrée et éviter les surenchères politiciennes.

Au niveau politique, nous avons enregistré l’élection d’un nouveau Président du Groupe LREM à l’assemblée. Je félicite Christophe Castaner pour son élection. Il possède l’expérience et cette volonté de rassembler les parlementaires.

« Ma deuxième priorité concerne la sécurité.

Ce sujet doit être traité sous l’angle de l’éducation

et de la sanction »

Quelles sont vos priorités d’action ?

Mes deux priorités sont l’éducation et la sécurité.

Le département de Vaucluse est un territoire pauvre et la ville d’Avignon l’est encore plus. La crise du Covid-19 risque d’accentuer cette situation de fragilité et de détresse chez certains habitants. En matière d’éducation, un sujet qui me tient particulièrement à cœur, certains enfants sont déscolarisés, ils vont prendre du retard dans leur apprentissage et risquent de décrocher. Il faut mettre des moyens et des professionnels pour accompagner ces enfants, c’est fondamental.

Ma deuxième priorité concerne la sécurité. Ce sujet doit être traité sous l’angle de l’éducation et de la sanction. On ne nait pas délinquant, on peut le devenir. S’agissant des éducateurs de proximité au plus près du terrain, ils n’existent pas encore mais je souhaite travailler sur cette idée. Ces professionnels de la prévention et de l’accompagnement sont essentiels. Il faut également assurer une présence regulière des policiers sur le terrain afin de dissuader et de réprimer en cas de besoin. Les services publics doivent être présents dans les quartiers populaires.

Enfin, je suis de très près le dossier de la LEO. Ce dossier à 30 ans, il y a une urgence sanitaire et écologique. Il n’est pas acceptable de reporter sans cesse sa réalisation. Je suis en contact avec la Ministre de la Transission écologique Barbara Pompili et Jean-Baptiste Djebbari, le Ministre délégué auprès de la ministre de la Transition écologique, chargé des transports.

Je crois à la justice sociale et environnementale.

« Notre époque a besoin d’apaisement et de médiation »

Quelle est votre méthode d’action ?

Ma méthode s’inscrit dans l’écoute et l’échange au plus près du terrain. J’écoute, je pose des questions, je consulte et j’agis ensuite avec détermination. Au niveau de mes relations avec les élus et les collectivités locales, même si les divergences et la démocratie impliquent des débats, je préfère la discussion apaisée, le respect et l’intelligence collective.

La crise du Covid-19, les difficultés économiques et sociales plongent notre pays dans l’incertitude. Nous devons montrer l’exemple et agir collectivement au service de nos concitoyens. Je viens de finir un DU (dipôme universitaire) sur le sujet de la médiation. J’ai la conviction que c’est un thème d’avenir car il est structurant pour la Justice mais également en politique ou pour réguler les relations sociales.

Notre époque a besoin d’apaisement et de médiation.

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