Le restaurateur Kader Benzahra, en colère contre la ville d’Avignon

En Février dernier, Kader Benzahra, propriétaire de deux restaurants sur la place de l’Horloge accueille un agent municipal qui lui remet un courrier en main propre sans véritable explication. Dans ce courrier, le restaurateur est informé que la terrasse d’un de ces restaurants va devoir être démontée afin de laisser un passage de 3m aux pompiers (SDIS) pour accéder en cas d’urgence à la Maison Jean Vilar, située au bout de la rue Mons. Le chef d’entreprise conteste le fond de cette décision mais surtout la forme, qu’il considère irrespectueuse et soudaine dans cette période de crise pour la profession.

Un chef d’entreprise reconnu

La famille Benzahra est bien connue et appréciée à Avignon. Originaire de Monclar, l’un des frères Omar a ouvert le restaurant familial « La Couscousserie de l’Horloge » il y a 27 ans sur la place de l’Horloge. Pendant des années, le tout Avignon a fréquenté ce restaurant faisant du lieu une véritable « institution ». En période estivale, une terrasse de 36 m2 était alors positionnée à l’écart de la place de l’Horloge, le long du bâtiment de son restaurant, dans une rue en pente, la rue Mons.

Une terrasse qui, à l’évidence, attire beaucoup moins de clients que celle située sur la place de l’Horloge.

En 2012, son jeune frère Kader reprend l’établissement, il décide alors de solliciter les services municipaux afin de déplacer sa terrasse sur la place de l’Horloge, comme tous les restaurateurs qui exercent à cet endroit. Sans réponse de la ville, il va engager un bras de fer, il va mettre une tente de camping sur la place de l’Horloge et expliquer son combat légitime, à la presse et aux avignonnais.

Une décision soudaine

Il précise « je voulais simplement attirer l’attention. Mon objectif était de travailler dans de bonnes conditions, comme tous les restaurateurs de la place, ni plus ni moins ». La ville comprend les enjeux pour le jeune restaurateur et accède à sa demande. Durant toutes ces années, Kader va développer ses deux établissements, « La Couscousserie de l’Horloge » et « La Brasserie de l’Hôtel de ville». Il va créer des emplois et devenir un chef d’entreprise reconnue.

L’avignonnais s’engage alors dans la vie locale. Il devient mécène de l’Opéra, soutient financièrement la librairie l’Eau Vive en proie à la fermeture, il est sponsor de nombreuses associations et événements dans la ville.

Alors quand 10 ans après avoir obtenu sa terrasse de 50m2, juste après une période de Covid qui l’a endettée d’un PGE (prêt garantie par l’état) à hauteur de 80 000€, il reçoit ce courrier en main propre d’un agent municipal, il ne comprend pas cette décision et la méthode employée à son endroit.

« La fond est contestable, depuis 10 ans, ma terrasse ne dérangeait pas et d’un coup elle dérange. Il y a un passage devant mon restaurant pour accéder à la Maison Jean Vilar. De très gros camions de livraison passent régulièrement à cet endroit. J’ajoute que depuis des années, il y a des animations et événements qui bloquent complètement la place de l’Horloge : Patinoire en hiver, chapiteau et mobilier divers. Si je comprends bien, il n’y aura plus aucune animation sur la place de l’Horloge s’il faut laisser un passage permanent de 3 m pour que les pompiers puissent se rendre à la Maison Jean Vilar. »

Quid des événements sur la place de l’Horloge ?

Sur la forme cette fois, il enchaîne et dénonce « après ce courrier remis en main propre, j’ai envoyé des mails, j’ai demandé à être reçu par un élu. C’est la moindre des choses car j’ai engagé des investissements pour ma saison, j’ai des crédits, des employés à payer, je ne peux pas mettre mon établissement en péril après ces longues périodes de fermeture à cause du Covid… »

Florence Lefèvre, adjointe à la qualité de ville/de vie reçoit enfin le restaurateur pour lui répéter le cadre juridique et la décision du SDIS mais absolument pas pour trouver une autre solution.

Kader Benzahra ajoute, « le seul qui a pris le temps de m’écouter et qui s’est déplacé à mon restaurant, c’est le directeur de Cabinet de Cécile Helle, Franck Dumontel. Je suis extrêmement déçu par l’attitude irrespectueuse des élus qui n’ont jamais été dans le dialogue. Je mérite le respect, je travaille plus de 15h par jour et participe au développement économique de ma ville et de mon pays.»

Un colère compréhensible d’autant que le bureau de Cécile Helle est à 30 mètres seulement des restaurants de Kader Benzahra…

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